Par Lorraine Rousseau
Aucune communauté ni ville au monde n’est à l’abri de la violence basée sur le genre. Nous avons toutes et tous le devoir de lutter afin d’éliminer ce fléau. Voici l’occasion d’agir : ce vendredi commencent les 16 jours d’action contre la violence basée sur le genre.
Cette campagne internationale, qui se tient chaque année, commence le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se conclut le 10 décembre, Journée internationale des droits de la personne. Nous sommes invités à passer à l’action : le moindre geste compte, qu’il s’agisse d’un message sur les médias sociaux ou de la signature d’une pétition.
Cette année, la campagne a pour thème « TOUS UNIS! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles ». Vous trouverez sur le site Web de l’ONU Femmes des ressources qui vous permettront de sensibiliser vos proches et de poser un geste.
Il n’y a pas de formule miracle pour éliminer la violence basée sur le genre, mais nous avons la responsabilité de veiller à ce que nos milieux de travail, nos écoles et nos communautés soient sécuritaires.
Que pouvons-nous faire sur le plan individuel?
Selon un sondage mené par la Fondation canadienne des femmes, au pays, seulement une personne sur six croit qu’elle saurait quoi dire ou quoi faire pour aider quelqu’un vivant de la violence sexuelle ou psychologique. Et seulement une personne sur cinq saurait quoi dire ou quoi faire pour aider une victime de violence physique.
Ces statistiques sont terrifiantes. Selon un rapport de Statistique Canada (2019), environ tous les six jours, une femme est tuée par son partenaire intime au Canada. Garder le silence, c’est mortel.
Nous devons croire les victimes et les survivantes – les femmes, les filles et les personnes de la diversité de genre qui ont subi de la violence basée sur le genre –, les accueillir à bras ouverts et leur offrir de l’aide. Il est primordial de croire les survivantes qui témoignent de leurs expériences, car lorsqu’on ne les croit pas, celles-ci choisissent souvent de se taire ou de rester dans leur milieu violent.
La passivité n’est pas une option. Néanmoins, nous devons faire preuve de prudence, tout en intervenant au moment opportun. Que pouvez-vous faire lorsqu’une victime a besoin d’aide? Au cours des dernières années, des vidéos nous ont appris à reconnaître le « signe » de violence familiale. Vous trouverez de l’information à ce sujet sur le site Web de la Fondation canadienne des femmes. Si vous voyez une personne faire ce signe de la main, aidez-la. Ne manquez pas de faire connaître ces ressources parmi vos collègues et proches.
Ensemble, sensibilisons les gens.
Le rôle des milieux de travail
Tolérance zéro pour toute forme de harcèlement ou de violence au travail, à l’école et partout ailleurs! Les règles doivent être claires, et aucune entreprise ni aucun établissement scolaire ne doit avoir peur de les mettre par écrit. En disant « chez nous, le harcèlement, c’est tolérance zéro », les victimes seront plus susceptibles de parler. Il faut crier haut et fort que les conduites et les gestes néfastes ne resteront pas impunis.
Les milieux de travail peuvent aussi redonner du pouvoir aux victimes et aux survivantes de violence basée sur le genre. Notre syndicat a toujours demandé aux employeurs d’offrir des congés pour les victimes de violence familiale dans le cadre des conventions collectives ou des contrats. Les victimes qui fuient une relation violente ne doivent pas avoir à choisir entre leur gagne-pain et leur santé physique et mentale.
La sécurité financière
La sécurité financière favorise la création de communautés plus sécuritaires, en particulier pour les femmes, les fillettes et les personnes de la diversité de genre. Selon Statistique Canada, 1,5 million de femmes disposent d’un faible revenu. Bien que ce ne soit pas la cause de la violence, le manque d’argent est souvent le facteur qui pousse une personne à rester dans une relation violente. L’insécurité financière est réelle, la violence financière, aussi. Malgré l’existence de refuges d’urgence, la pénurie de logements abordables constitue un obstacle supplémentaire pour quiconque veut sortir d’une relation violente.
Mon dernier article portait sur le revenu de base garanti suffisant, qui vise à ne laisser personne pour compte. La sécurité financière est une forme d’aide aux victimes et aux survivantes. Personne ne devrait avoir à rester dans une relation abusive parce qu’elle n’a pas les moyens de partir.
Les 16 prochains jours d’action nous offrent l’occasion d’agir sur le plan individuel. Et pour les organisations, les personnalités politiques et les gouvernements, c’est l’occasion de trouver des solutions pour éliminer toute forme de violence basée sur le genre.
Face à la violence, ne gardons pas le silence.