Ce n’est qu’un au revoir

J’ai compté parmi les fidèles collaborateurs de Labour Views pendant sept ans. Ce fut pour moi un plaisir et un honneur d’aborder les grandes questions liées à l’environnement, au monde syndical et à la justice sociale. Mes chroniques furent, je l’espère, le reflet de vos préoccupations.

À l’aube de la retraite, je me prépare à savourer les fruits de mon labeur. Je suis conscient d’avoir une dette de reconnaissance envers ceux et celles qui se sont battus pour que j’y aie droit aujourd’hui. J’espère que cette lutte se poursuivra afin que les générations futures puissent elles aussi jouir d’une retraite digne de ce nom.

D’aucuns croient que les acquis sont éternels. Hélas, les gouvernements peuvent nous priver de droits chèrement gagnés d’un simple coup de stylo. Il nous reste encore bien des batailles à livrer et bien des droits à protéger. Encore faut-il éviter la complaisance, qui risque d’empêcher les générations futures d’y parvenir et de rendre vains les lourds sacrifices de nos prédécesseurs. 

La démocratie est fragile. Aussi devons-nous redoubler de vigilance pour mettre nos gains à l’abri et les faire fructifier en vue des besoins actuels et futurs. Dans le fond, ce combat de tous les instants n’exige qu’un peu d’effort de la part de chaque travailleur et travailleuse. Même à la retraite, je continuerai à signer des pétitions, à descendre dans la rue, à faire du bénévolat et, avant tout, à voter!

Ces petits gestes peuvent sembler anodins, mais ils font une énorme différence. Soyez assurés que le pouvoir en place n’est pas insensible au pouvoir du nombre. Les politiciens et les nantis tremblent devant les foules qui leur reprochent leur indifférence et exigent d’être entendues. C’est une question de choix et c’est à nous de choisir l’action, si humble soit-elle, pour aider à changer les choses.

On peut aussi opter pour l’inaction, mais c’est un choix qui profite à l’oppresseur. Il est regrettable que nous soyons trop souvent tiraillés entre la gauche et la droite, alors que c’est vers le haut ou vers le bas que nous devons aller. Quelle que soit notre affiliation politique, il me semble évident que nous avons tous et toutes le même désir : faire en sorte que les choses s’améliorent.

Même si nos priorités personnelles peuvent être très différentes, il me semble que nous voulons tous une meilleure qualité de vie et c’est vers ce but commun que nous devons tendre. Je suis convaincu que ce qui nous unit pèse beaucoup plus lourd dans la balance que ce qui nous divise.

J’ai passé sept merveilleuses années à Yellowknife, en compagnie de ceux et celles qui y sont chez eux. À titre de VPER de l’AFPC-Nord, j’ai eu le privilège de représenter nos membres des trois territoires de notre coin de pays. J’ai voyagé d’un bout à l’autre du Canada et, croyez-moi, les gens du Nord sont imbattables.

Pour moi, la retraite ne marque pas la fin du combat et j’espère qu’il en sera de même pour vous. L’avenir nous appartient, il s’agit d’avoir le courage de nous battre.

Salut!

Jack

Cet article est paru pour la première fois dans le Yellowknifer du 14 mai 2021.