Par Lorraine Rousseau
Bien souvent, les femmes ne sont pas retenues pour des postes de direction, car elles ne correspondent pas à l’image qu’on se fait du « dirigeant idéal ». Les femmes et les filles ont trouvé leurs voix, expriment le fond de leur pensée et remettent en question les stéréotypes de genre. Les femmes ont leur place autour de la table et pas seulement, dans le contexte syndical, autour de la table de négociation : elles doivent participer à la prise de décisions dans les gouvernements, les écoles, le mouvement syndical et les collectivités, à la maison et au travail. Partout.
Vous êtes sûrement tous et toutes d’accord. En 2022, ce serait insensé de dire le contraire.
Les femmes ont leur place autour de la table, mais est-ce qu’on les y invite?
On peut affirmer sans se tromper que, par comparaison avec la situation d’il y a un siècle, quelques décennies, voire quelques années, la cause des femmes et des filles au Canada a grandement progressé. Nous étions privées de certains droits, pourtant accordés à d’autres, des droits à conquérir. Et grâce à la force, au leadership et aux revendications de celles qui nous ont précédées, nous les avons obtenus. Nous n’en serions pas là sans la résilience et le courage des femmes qui nous ont ouvert la voie.
Je veux revenir aujourd’hui sur la Journée internationale des femmes, que nous avons célébrée la semaine dernière.
Je suis fière de dire qu’environ 60 % des membres de l’Alliance de la Fonction publique du Canada sont des femmes. Grâce à leur travail acharné pour l’égalité, les militantes de l’AFPC ont réalisé des avancées majeures : équité salariale, toute première clause relative au harcèlement sexuel dans une convention collective, congé de maternité et congé parental payés, prestations au conjoint de même sexe, congé pour les victimes de violence conjugale, et d’autres encore.
Le combat n’est pas terminé
Ces grandes réussites au sein du mouvement syndical méritent d’être célébrées. Chaque gain réalisé au nom de l’égalité est une victoire pour tous et toutes. Pourtant, au Canada, 1,5 million de femmes vivent toujours dans la pauvreté. Ici, comme ailleurs dans le monde, les femmes effectuent une plus grande part du travail non rémunéré que les hommes. La pandémie n’a fait qu’empirer les choses. Les mesures sanitaires, qui visaient à empêcher la propagation de la COVID-19 pour protéger nos collectivités, ont eu des répercussions sur la société, l’économie et la santé.
Les femmes, les filles et les personnes bispirituelles, trans et non binaires sont les plus à risque de subir de la violence fondée sur le genre. Les chiffres sont effarants : selon l’Organisation mondiale de la santé, une femme sur trois sera victime de maltraitance au cours de sa vie. Tous les six jours environ, une femme est tuée par son conjoint au Canada. Les militantes et militants
qualifient la flambée des cas de violence fondée sur le genre des dernières années de « pandémie de l’ombre ».
Il y a beaucoup de travail à faire. Ce sont les femmes qui mènent la lutte contre le sexisme, la misogynie et l’inégalité. Ce sera difficile, mais nos précurseures nous ont ouvert la voie et il est de notre devoir de poursuivre le combat pour l’égalité.
Merci aux femmes leaders
Partout au pays, les femmes leaders – travailleuses de la santé de première ligne, politiciennes, enseignantes, dirigeantes et militantes communautaires, écologistes et bien d’autres – ont prouvé que nous pouvons avoir un avenir meilleur lorsque les femmes ont une place autour de la table. Une relance post-pandémie équitable pour tous et toutes, c’est une relance où aucune femme, fille ou personne LGBTQ2+ n’est laissée pour compte.
Les femmes leaders du Nord sont résilientes. Merci à vous toutes : votre travail acharné, vos actions, vos réalisations inspirantes et votre combat pour l’équité entre les genres témoignent de la force des femmes et des filles de notre région. Le 8 mars, nous avons souligné la Journée internationale des femmes. Désormais, faisons de chaque jour une journée des femmes en agissant en faveur de l’égalité et de la justice sociale.
« Je veux pour moi ce que je veux pour les autres femmes, l’égalité absolue. » — Agnes Macphail, première femme à siéger au Parlement